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Docteur Naim ASAS

L’ethnicité et les discriminations en Afghanistan

 

L’ethnicité et les discriminations en Afghanistan

 

 

 

 

Depuis des siècles, les différents segments de la population afghane ont toujours été conscients d’appartenir à un pays multiethnique, et que le respect mutuel était le meilleur ciment pour consolider l’entente et assurer la paix sociale. Les Afghans, durant toute leur histoire, ont vécu dans l'harmonie entre eux. Cependant, a chaque fois qu’une crise politique surgi dans le pays, les particularités ethniques, linguistiques et religieuses sont instrumentalisés par des dirigeants afghans pour se maintenir ou accéder au pouvoir politique.

 

Après la défaite d’Amanullah, roi réformateur d’Afghanistan d’origine pachtoune, en janvier 1929, Habibullah kalakani d’origine Tadjik du nord d’Afghanistan a pris le pouvoir à Kaboul. Et suite à la conquête du pouvoir par Habibullah kalakani, Nadir, d’origine pachtoune, l’Ambassadeur d’Afghanistan en France a quitté la France pour partir en Afghanistan pour combattre le nouveau pouvoir. En empruntant les territoires britanniques, il s’est installé dans la zone pachtoune au sud de l’Afghanistan. En manipulant les Pachtounes dans les zones tribales, il a pris le pouvoir à Kaboul.

 

Après la prise du pouvoir, Nadir a ordonné aux pachtounes de sud, notamment aux tribaux Mangal et Zazi, d’envahir le nord de l’Afghanistan, d’où est originaire Habibullah kalakani. Durant cette invasion, selon les témoins, ces tribaux ont transformé le nord de l’Afghanistan, notamment la région de kohdaman à un champ de ruine. Ces envahisseurs, non seulement ils ont saccagé, brulé et détruit cette région, mais également, ils ont massacré des milliers d’hommes et amené les jeunes femmes avec eux dans le sud.

 

Lorsqu’en 1978 le PDPA a pris le pouvoir à Kaboul, l‘intolérance idéologique pousse les nouveaux maîtres de l’Afghanistan d’éliminer leurs opposants politiques physiquement ou les forcer à l‘exil. Ainsi, des milliers d’afghans innocents étaient arrêtés, emprisonnés ou massacrés par le pouvoir en place.

 

En 1979 Hafizullah Amin, dirigeant de PDPA de la faction khalq et d’origine pachtoune, accède au pouvoir : Pire que ses prédécesseurs, il commence à son tour à éliminer tous ceux qui ne étaient pas d’accord avec lui. Tout d'abord, il a mis en prison les dirigeants de PDPA de la faction parcham et persanophon. Amin, non seulement attaque ses opposants, mais les populations ordinaires notamment les chiites et les Hazara. Il ordonne aux Tadjiks et aux Pachtoune d’envahir la région d’Hazarajat surtout Bamyian. Dans cette invasion, de milliers de gens innocents ont été massacrés, leurs habitations saccagées et leurs biens dérobés. Par ces actes, il a pratiqué un véritable nettoyage ethnique dans cette région la plus pauvre de l’Afghanistan.

 

Quant aux partis islamistes, durant la résistance contre l'armée rouge (1979-1989), pratiquaient la même intolérance comme ce qu’a fait le PDPA à l'égard des Afghans pour la population qui n’avaient pas la même opinion qu’eux. Comme les communistes afghans, les Islamistes également ont massacré des gens innocents. De milliers d'intellectuelles, universitaires ou des gens soupçonnés comme collaborateurs du régime de Kaboul ont été assassinés.

 

Lorsque les Islamistes afghans ont conquis le pouvoir en septembre 1992, un véritable drame commença dans le pays. Ainsi, à partir de 1992, le conflit pour la prise du pouvoir s’est transformé en conflit interethnique : les antagonismes idéologiques ont perdu leur sens dans la société et les membres de PDPA, Parti Démocratique Populaire d’Afghanistan d’origine pachtoune de la faction khalq, se sont rejoint à Hézb é Islami d’Afghanistan, parti dirigé par Hékmatyar d’origine pachtoune et ceux de la fraction parcham, persanophone, se sont rejoint à Jamiat é Islami, dirigé par Burhanudine Rabbani d’origine Tadjik, un persanophone et le commandant Massoud.

 

Après la prise du pouvoir en 1996, les talibans ont accentué les injustices en se servant de la langue pachtou et de la religion sunnite. Ils ont opposé les pachtounes aux non pachtounes et un véritable conflit interethnique commença sans le nommer. Non seulement ils voulaient diviser les Pachtouns des non-Pachtouns, mais également ils ont opposé la société traditionnelle et les pensées tribales à tous les signes de la civilisation moderne et les femmes.

 

Ainsi, Sunnites contre Chiites, Pachtoune contre Tadjiks, sud contre nord, etc... Cette division a crée une situation qui risque de faire perdurer l'instabilité en Afghanistan et de l’étendre ensuite à toute la région et le Pakistan demeurant ainsi le plus fragile à cet égard en raison de la présence importante des Pachtounes dans le pays. Mais tous les pachtouns d'Afghanistan, notamment les dirigeants des partis politiques d'origine pachtoune ne se sont pas rejoint aux talibans. Contrairement ils ont formé une aliance (aliance du nord) avec les Tadjik et les minorités ethniques contre les talibans.

 

 

Lors de la chute du régime des Talibans, selon les médias afghans et des témoins, plus de quatre mille prisonniers de guerre talibans ont été massacrés de sang froid à Dacht Barchi au nord de l’Afghanistan par les forces de Rachid Dostom, général Ouzbek et originaire de nord de pays.

 

Après la chute des talibans, avec l'arrivée du nouveau pouvoir, les injustices et les conflits n'ont pas pris fin en Afghanistan. Le choix des personnes aux postes étatiques n'était pas en lien avec la capacité de la personne mais dépendait de son appartenance à tel ou tel groupe ethinque.

 

Des biens, comme les terres appartenant à l'Etat ou à des gens faibles, ont été confisqués par des hommes d'influence ou de pouvoir sans être sans géné par les autorités de Kaboul.

Des nomades pachtounes, dans beaucoup d'endroit en Afghanistan, ont occupé les terres qui appartenaient aux populations citadines, notamment Hazara, mais le pouvoir en place ne réagissait pas car cela pourrait provoquer les pachtounes.

 

Quelles sont les solutions pour mettre fin à l'injustice, aux discriminations dans la société afghane?

L'égalité devant la loi, la justice pour tous, les libertés et le développement économique, sociale et culturel peuvent améliorer la situation en Afghanistan.

 

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